les fantômes

Sortir avant l’aube, brouillard du tout petit matin, halo brumeux autour des réverbères, si froid que je souffle des ectoplasmes.
Les talons claquent, je pense au bois dans la cour pavée de Baudelaire.
La banlieue laborieuse est en route pour la grande machine travail.
Ces pas qui battent pour la raison sociale.
Une femme se maquille sur son strapontin, quart d’heure de sommeil en plus.
Les visages encore bouffis de sommeil et lui a encore la joue froissée de l’oreiller.

Cette poésie du matin, cette moiteur de la couette délaissée… Le chômeur ne sait plus et le travailleur a oublié.